Droits des femmes en Afrique et dans le Monde Pour les femmes authentiques

HOMOSEXUALITÉ DANS NOS SOCIÉTÉS : QUI DU DIABLE, DE LA RELIGION OU DE L’HYPOCRISIE HUMAINE A TROMPE LE MONDE ?

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Si le monde se caractérise par la diversité de celles et ceux qui le forme : les humains, la faune et la flore, il y ait des différences qui plutôt que d’être valorisées sont dépréciées voire condamnées par les sociétés humaines.

Longtemps controversée et sujette à plusieurs conceptions et injonctions ayant traversé les époques, l’ère du temps et de l’espace, de l’Occident en Afrique en passant par le Moyen-Orient et l’Asie, l’attirance sexuelle ou les sentiments amoureux envers personne du même sexe a fait et continue de faire l’objet soit de répression totale, soit d’acceptation avec des ‘’appréhensions’’ ou ‘’aprioris’’ selon qu’on se situe d’un continent à l’autre, d’un pays à l’autre.

Vous interrogez la ‘’Raison’’ pour essayer de comprendre les raisons profondes qui sous-tendent de telles hostilités, la Raison’' dit interroger la ‘’Morale’’ qui elle, dit interroger par moment la ‘’Culture’’ et la ‘’Religion’’ ; ‘’Religion’’ qui elle, dit à son tour se baser sur ‘’ l’Ordre préétablit par l’Être suprême « DIEU »’’. Nous sommes donc fondé-e-s à nous demander : quel est cet Ordre établit ou préétablit par Dieu ? Ou mieux, quel est cet Ordre que l’on confère préétablit par Dieu ?  

Comme le dit si bien cette grande Penseuse de <<la Pensée pensée, de la Pensée réfléchie>>, Cécile BOUZIAT dans Bienvenue à l’étranger, pour en effet mieux apprendre, « Il faut désapprendre puis réapprendre ».

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L’on dénombre une multitude de religions sur cette planète mais une distinction est faite entre Religions Monothéistes dites ‘’révélées’’ et les Religions Polythéistes existantes. Ces Religions Monothéistes que sont le Judaïsme, le Christianisme, l’Islam sont toutes unanimes sur le fait que l’homosexualité est un péché compris comme un acte conscient par lequel l’on contrevient délibérément aux préceptes religieux, aux lois religieuses, à la volonté Divine.

Mais cette définition du péché entendue comme ‘’acte conscient’’ va quelque peu faire évoluer certaines conceptions religieuses sur la question de l’homosexualité, principalement le Christianisme à travers les différentes époques[1]. Ce, grâce à la science qui, par le biais de la biologie a démontré qu’il existe une différence fondamentale entre le sexe d’une personne et son identité sexuelle. Le biologiste Robert STOLLER l’explique bien[2].

Comme l’a donc démontré la science, on naît homosexuel. Mais on fait le choix de le devenir également.

Toutefois, parmi les Religions Monothéistes précitées, notre proximité avec le Christianisme nous oblige à nous focaliser sur cette religion durant cette analyse. De même que le Judaïsme s’inspire de la Torah, l’Islam du Coran ; de même, le Christianisme s’inspire de la Bible subdivisée en deux livres : l’Ancien et le Nouveau Testament.

Presque jamais une condamnation de la pratique homosexuelle dans la Chrétienté ne sera évoquée sans faire référence au récit de Sodome et Gomorrhe dans Genèse 19 verset 5 où les habitants de Sodome veulent "connaître" (= "iada'" en hébreu, qui signifie avoir des relations sexuelles) les compagnons de Loth qui leur proposent en échange ses filles. Le verset énonce: "Ils appelèrent Loth et lui dirent : où sont les hommes qui sont venus chez toi cette nuit ? Amène-les-nous pour que nous les connaissions". À la suite de ce verset, les mots latins ‘’sodomia’’ et français ‘’sodomie’’ et leurs dérivés, ‘’sodomite’’ ont été appliqués à l'homosexualité et le terme ancien de ‘’gomorrhéenne’’  aussi utilisé pour désigner spécialement les lesbiennes.

Dans le Livre de Lévitique 20,13 nous constatons ces écrits d’une extrême dureté : « Quand un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ce qu'ils ont fait tous les deux est une abomination ; ils seront mis à mort, leur sang retombe sur eux. »

Dans le nouveau Testament, les Evangiles de Matthieu et Luc font aussi référence à Sodome et Gomorrhe en ces termes : Matthieu 10, 14-15 : « Si l’on ne vous accueille pas et si l’on n’écoute pas vos paroles, en quittant cette maison ou cette ville, secouez la poussière de vos pieds. En vérité, je vous le déclare : au jour du jugement, le pays de Sodome et de Gomorrhe sera traité avec moins de rigueur. » ; Matthieu 11, 20-24 : « Alors il (Jésus, ndlr) se mit à invectiver contre les villes où avaient eu lieu la plupart de ses miracles, parce qu’elles ne s’étaient pas converties (…) Car si les miracles qui ont eu lieu chez toi (Capharnaüm) avaient eu lieu à Sodome, elle subsisterait encore aujourd’hui. Aussi bien, je vous le déclare, au jour du Jugement, le pays de Sodome sera traité avec moins de rigueur. » ; Luc 10, 10-12 : « Mais dans quelque ville que vous entriez où l’on ne vous accueillera pas sortez sur les places et dites : « Même la poussière de votre ville qui s’est collée à nos pieds, nous l’essuyons pour vous la rendre. Pourtant sachez-le : le règne de Dieu est arrivé. » Je vous le déclare : ce jour-là Sodome sera traitée avec moins de rigueur que cette ville-là. »

Alors que s’est-il réellement passé à Sodome ?

Deux étrangers (des anges) sont reçus comme hôtes par l’un des habitants de cette ville, Loth : « les hommes de la ville, ceux de Sodome, cernèrent la maison, des plus jeunes aux plus vieux, toute la population sans exception, pour violer les deux hôtes étrangers » (Génèse 19,4).

En réalité, il apparaît clairement que la malédiction infligée par Dieu à Sodome ne relève guère de l’acte homosexuel en tant que tel comme cela a jusqu’ici été servi comme interprétation aux entendements mais plutôt du manquement grave au devoir d’hospitalité, du viol homosexuel expression de la perversion ancrée chez les habitants de Sodome d’après les récits. L’hospitalité des étrangers ayant un caractère sacré dans les Evangiles, Matthieu et Luc ne manquent de le relever en proclamant une condamnation sans égard de Dieu pour tous ceux et celles qui réserveront un mauvais accueil aux étrangers, serviteurs ou servantes de Dieu dans leur ville. Ils ajoutent ainsi en fin de citation dans les versets précités plus haut : « …Je vous le déclare au jour du jugement, Sodome sera traitée avec moins de rigueur que cette ville-là. »

L’histoire et les récits bibliques révèlent en effet que les villes de Sodome et Gomorrhe étaient particulièrement ‘’dépravées’’ parce que vouant des cultes à d’autres dieux autre que celui d’Israël et faisaient de la prostitution sacrée (les hommes couchaient avec les hommes dans les Temples), un rite de célébration à leurs dieux.

Perçu donc comme des actes d’idolâtrie (un des sept péchés capitaux du Christianisme), Lévitique le condamne à son chapitre 20 verset 13 précité.

Paul en 1 Corinthiens 6, 9-10 s’exprime en ces termes : «Ne savez-vous pas que les injustes (gr. ?δικοι, lat. iniqui) n'hériteront point le royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : ni les fornicateurs (gr. π?ρνοι, lat. fornicarii), ni les idolâtres, ni les adultères (gr. μοιχο?, lat. adulteri), ni les efféminés (gr. μαλακο?, lat. molles), ni ceux qui couchent avec des hommes (gr. ?ρσενοκο?ται , lat. masculorum concubitores), ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n'hériteront du royaume de Dieu.»

C’est dire que fornicateurs, idolâtres, adultères, voleurs, cupides, outrageux, ravisseurs sont classés selon ces textes au même titre que les homosexuels.

La fornication se définit par essence comme un péché de la chair constitué par les relations charnelles entre deux personnes qui ne sont ni mariées ni liées par des vœux. 300 ans avant notre ère, on pouvait en effet constater des relations charnelles uniquement entre personnes liées par une union. Mais l’évolution des sociétés, la réalité de la vie et le pragmatisme ont rattrapé ce principe le rendant aujourd’hui caduque parce que quasi-impossible. Pourtant selon Paul, toute personne qui a ou a eu des rapports sexuels avec une autre hormis le cadre du mariage n’héritera pas du Royaume de Dieu.

Mais voilà que les fornicateurs/fornicatrices, ceux et celles qui trompent leur épouse/époux (adultère), les voleurs (personne qui s'approprie ou s'est approprié par ruse ou par force le bien d'autrui), les cupides (personne qui est avide de posséder), les ivrognes etc., se trouvent être ceux et celles qui n’hésitent guère à rappeler aux homosexuels qu’ils/elles iront en enfer.

Toujours pour condamner l’homosexualité au sein de nos différentes sociétés et religions, l’on ne manque de brandir le caractère immoral de l’acte parce que jugé « pervers » et dérogeant au principe sacré de la reproduction de l’espèce humaine. Ce qui nous oblige à questionner ‘’la morale’’ ou ‘’le moralement correct’’ sachant qu’ « une perversion n'est moralement et socialement condamnable que lorsque pour satisfaire son désir, le sujet atteint déroge au principe du respect de l'autre et de ses droits ; ce qui ne s'applique guère à l'homosexualité en tant que relation librement consentie. » 

Dans les 14 pays de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) pour lesquels des estimations sont disponibles, les personnes LGB (Lesbiennes, Gays et Bisexuelles) représentent en moyenne 2.7 % de la population adulte. Dans les pays africains (à l’exception de l’Afrique du sud, premier pays au monde à reconnaître le mariage homosexuel) où le sujet demeure encore tabou et oblige les communautés LGBTQ à vivre dans le secret par peur de représailles, l’on pourrait les estimer en moyenne à 1 ou 2% de la population.

En règle générale, les populations du monde sont composées de 97 à 99% de personnes hétérosexuelles et de 1, 2 voire 3% de communauté LGBTQ+. Alors lorsque l’Eglise et les autres Religions Monothéistes  opposent comme second argument de rejet ou de non-acceptation de l’homosexualité, le caractère ‘’dépravé’’ de ces unions qui se font uniquement pour le plaisir parce qu’impropre à la reproduction de l’espèce humaine, nous sommes à même de nous demander si depuis les temps modernes jusqu’à l’époque contemporaine, les relations sexuelles entre personnes hétérosexuelles ne se font pas d’ores et déjà pour le plaisir avant toute idée de reproduction ?

La sodomie, dérivé de ‘’Sodome’’ est un rapport sexuel qui consiste en une pénétration de l’anus du ou de la partenaire, généralement avec le pénis ou à l’aide d’un objet. Traditionnellement, la sodomie n’était pratiquée que par les gays mais depuis plus d’une quinzaine d’années, elle est à environ à 70 voire 80% pratiquée aussi par les couples hétérosexuels. Ce, pour la simple et bonne raison du plaisir intense qu’elle procure aux partenaires qui s’y adonnent. De même, le cunnilingus (Acte sexuel consistant à exciter les parties génitales féminines par des caresses de la bouche et de la langue), pratique sexuelle connue grâce aux lesbiennes est aujourd’hui pratiquée par les hétérosexuelles pour le plaisir inouïe qu’il procure aux femmes. La fellation (Acte sexuel consistant à exciter les parties génitales masculines par des caresses de la bouche et de la langue) connue grâce aux gays est également pratiquée aujourd’hui par les hétéros en raison du plaisir qu’il procure aux hommes.

Or, l’Apôtre Paul (Rm 1, 24-27 ; 1 Co 6, 10 ; 1 Tm 1, 10) qualifie clairement de ‘’dépravation’’, tous les actes d’homosexualité contraire à la loi naturelle et qui ferment l’acte sexuel au don de la vie.

Il est très clair que ni le sexe anal, ni le sexe buccal n’ouvrent la voie à la reproduction. Mais comme ils agrémentent parfaitement notre vie sexuelle et nous fait planer s'il le faut jusqu’au ‘’8ème ciel’’, il est certainement plus commode et simple pour nous d'incriminer la sodomie et la fellation des gays, le cunnilingus des lesbiennes et de les présenter comme ‘’des dépravé-e-s’’.

De ce royaume des cieux, qui héritera alors ????

Outre cet aspect des choses, nous comprenons aisément que le problème de la non-reproduction des homosexuel-le-s ne constitue en rien un frein à la perpétuité de l’espèce humaine vu que la planète Terre est à très grande majorité peuplée d’hétérosexuel-le-s.

Le constat cependant sombre de l’hostilité des populations contre les communautés LGBTQ+ des différents continents en général et du Moyen-Orient, de l’Afrique et l’Asie en particulier a représenté et continue de représenter une réelle menace au principe d’amour et d’humanisme tant prôné par les religions que par les droits humains.

Selon l’enquête mondiale de juin 2017 sur le droit à l’orientation sexuelle réalisée par l’Association Internationales des Personnes Lesbiennes, Gays, Bisexuelles, Trans et Intersexes (ILGA), il existe encore 72 Etats dans lesquels les relations sexuelles entre personnes de même sexe constitue un crime sévèrement punies. En Iran, Arabie Saoudite, aux Emirats Arabes-Unis et au Yémen, c’est la peine de mort qui est infligée aux LGBTQ+. Sur le continent africain, les pays comme le Soudan, la Somalie, la Mauritanie et le Nigéria condamne l’homosexualité à la peine de mort. En Ouganda, Tanzanie ou encore Sierra Leone, avoir des relations avec une personne du même sexe peut conduire à la prison à perpétuité. En Côte d’Ivoire, l’homosexualité n’est pas interdite par la loi mais n’est pas non plus autorisée explicitement. Il y a un vide juridique autour de la question. La communauté LGBTQ+ y vit un peu plus librement qu’au Burkina Faso, en Guinée, au Sénégal et au Niger où il est constaté une intolérance vis-à-vis des homosexuels. Néanmoins, il est plutôt constaté en Côte d’Ivoire, une homophobie silencieuse dans la mesure où encore aujourd’hui, certaines personnes du personnel médical continue de refuser les soins médicaux dans les hôpitaux aux personnes ouvertement déclarées LGBTQ , refus d’enregistrement dans les commissariats de plaintes des gays, lesbiennes et queer subissant des violences dûes à leur orientation sexuelle. Juridiquement, les juges n’hésitent pas à punir de peine d’emprisonnement pour délit ‘’d’attentat à la pudeur’’, ceux et celles ouvertement déclarées et contre qui une plainte est déposée. Ces personnes sont en effet exposées à toute sorte de violences principalement dans les quartiers défavorisés d’Abidjan. Ce climat est d’une part entretenu par les guides religieux chrétiens et musulmans et d’autre part par l’idée que l’homosexualité ne relève pas de la culture africaine mais d’une ‘’expédition’’ de l’Occident : ‘’des trucs gâtés de blancs’’ comme on dit chez nous dans le langage populaire.

Une question s’impose de ce fait : l’homosexualité est-elle réellement une culture importée de l’étranger ou existait-elle sur le continent africain ?

Afrique quels sont les pays les plus tolerants envers les homosexuels 1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comme nous l’explique si bien Charles GUEBOGUO dans son enrichissant article « L’homosexualité en Afrique : sens et variations d’hirer à nos jours », Revue de l’Association Française de Sociologie publié en 2006, les africain-e-s comptaient parmi leur rang et dans leurs différentes traditions, ces femmes et hommes qui entretenaient des rapports sexuelles entre elles et eux. Seulement, les colons lors de leur débarquassion sur le contient africain avec la religion, ont qualifié cette sexualité de « vices sexuels » parce que quelque part, l’homosexualité était considérée par ces derniers comme « le propre des cultures très civilisées et très policées des peuples blancs ». Les ‘’nègres’’ étant des esclaves, il fallait la faire disparaître de leurs habitudes. Vu qu’en Afrique, le sexe est pratiqué bien plus qu’il n’est exprimé, ces pratiques n’ont donc pas été expressément retranscrites. C’est ce qui explique l’insuffisance de productions écrites en la matière. Ainsi, GUEBOGUO dans son analyse, établit la distinction entre l’homosexualité (identitaire, pseudo-homosexualité et homosexualité situationnelle) et les homosexualités avec leur particularité ; lesquelles caractérisent l’Afrique à la différence de l’Occident. La diversité et singularité des langues africaines permettent en effet de définir selon les régions et pays, ces différentes formes d’homosexualités constatées.

Dans ces sociétés traditionnelles, les femmes de foyers polygames qui estimaient que leur mari ne comblaient pas sexuellement leur attente, entretenaient des rapports sexuels entre elles-mêmes rivales ; moyen par lequel elles atteignaient l’orgasme. Dans pratiquement toutes les cultures africaines, il y avait également ces ‘’hommes-femmes’’ qui étaient efféminés et respectés par ces sociétés. Dans certains cas, ces derniers étaient même ‘’dotés’’[3] par des hommes et emménagèrent ensemble. Comme tout couple, ils avaient des rapports sexuels. Cette sexualité singulière a de ce fait été constaté depuis ‘’le royaume du Dahomey’’ au Bénin, en passant par ‘’les Beti’’ du Cameroun, ‘’les Kivaï’’ de la Zambie, ‘’les Azande’’ du Soudan, ‘’les Bantous’’ du Gabon, ‘’les Moda’’ du Togo, et bien d’autres sans omettre les Ashanti du Ghana et Akans de Côte d’Ivoire chez qui il a été particulièrement détectée une homosexualité identitaire. L’homosexualité n’est de ce fait pas étrangère à notre culture africaine mais en faisait bel et bien partie.

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Nous comprenons de ce fait que c’est plutôt l’homophobie qui a été importée en Afrique par les colons, pas l’homosexualité !

A plusieurs endroits de la planète comme au Moyen-Orient et en Afrique, pour des raisons dites ‘’religieuse’’ mais bien souvent plus ‘’politique’’ que ‘’culturelle’’, les personnes homosexuelles sont persécutées et assassinées à cause de leur orientation sexuelle. Voilà comment les humains font de la différence, un ennemi et de l’uniformité, une norme. C’est tout là l’expression de la bêtise humaine !

Toutefois en Occident, les personnes LGBTQ+ ont compris que justement pour mieux lutter contre l’oppression, il ne fallait plus être obligées de se cacher pour vivre son amour sur une Terre où hétéro et homo doivent vivre pleinement mais s’affirmer dignement et s’assumer. C’est ainsi qu’en juin 1969, un groupe de personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres, se rebellèrent contre les forces de police venues faire une descente au Stonewall Inn, un bar gay de New York et une lutte entre forces anti-émeutes et les personnes présentes fit rage pendant plusieurs jours. Les émeutes de Stonewall marquèrent ainsi le début de la lutte pour l’égalité des droits pour toutes les orientations sexuelles.

La bisexuelle Brenda HOWARD, connue comme « Mère de la Fierté », dirigeante de la première heure du ‘’Gay Liberation Front’’ et de la ‘’Gay Activists Alliance’’ coordonna la célébration du premier mois anniversaire des émeutes, puis le premier anniversaire en organisant la ‘’Christopher Street Liberation Parade’’ à New York le 28 juin 1970, tandis que des marches anniversaires avaient également lieu à San Francisco et Los Angeles. Ainsi chaque année à une période déterminée, les communautés LGBTQ+ de différents pays célèbrent cet évènement soit sous la dénomination de ‘’marche des fiertés’’ ou de ‘’Gay Pride’’. Aujourd’hui en fonction des contextes, elle est célébrée soit pour la dépénalisation de l’homosexualité (dans les pays où elle est encore pénalisée), soit pour l’égalité de tous les droits (dans les pays où cela est dépénalisé).

L’honneur a de ce fait été pour moi de me retrouver par coïncidence à Genève au moment de la célébration de la ‘’GENEVA GAY PRIDE’’ en juillet 2019 où pour la première fois de ma vie, j’ai eu à participer à une Gay Pride et à la découvrir par le biais de Cécile BOUZIAT, Féministe très engagée, Activiste des Droits Humains et Présidente du Centre de Conseil et d'Action des Jeunes en matière de Droits Humains (CODAP), ONG Suisse de promotion des droits de l'Homme.

J’ai été d’une part stupéfaite et éblouie de voir toutes ces personnes libres, épanouies et fier-e-s de montrer ce qu’elles sont mais peinée d’autre part qu’une pareille scène soit à l’heure actuelle, impossible à voir dans mon pays la Côte d’Ivoire où il est constaté cette homophobie silencieuse qui contraint les personnes LGBTQ+ à vivre cachée au risque qu’on ne porte atteinte à leur vie ou qu’on leur fasse subir les pires formes de violations et/ou arrestations arbitraires.

A bien d’égards, ce monde dans lequel nous vivons, est, il faut bien le reconnaître, malade !

Lorsque des membres du Clergé sont plus prompts à brandir ‘’la menace de l’enfer’’ aux personnes LGBTQ+ dont l’unique crime est d’être des personnes différentes mais incapables de dire jusqu’aujourd’hui où iront par contre ces Prêtres qui violent des femmes et sodomisent des enfants, nous comprenons le mal-être de l’Humanité ;

Lorsqu’aujourd’hui des Pasteurs brandissent ‘’la menace de l’enfer’’ aux personnes LGBTQ+ dont l’unique crime est d’être des personnes différentes quand dans leur Eglise à eux, ils ruinent des fidèles au nom de Dieu, violent des femmes, commettent l’adultère vis-à-vis de leurs épouses, nous comprenons ce mal-être de l’Humanité ;

Lorsque des hétérosexuelles, pratiquent jour et nuit la même sexualité que les personnes LGBTQ+ parce que cela leur procure plein plaisir mais se permettent de condamner (au nom de ces mêmes règles religieuses qui pourtant les condamnent eux aussi) des personnes dont le seul et l’unique tord est d’être d’une orientation sexuelle différente et de vivre paisiblement leur vie, nous comprenons à quel point notre Humanité est profondément malade.

Oui, il y a bien une maladie longtemps occultée par les sociétés et qui cause d’énormes dégâts dont des meurtres à longueur de journée, des atteintes physiques et morales, des pires formes de discriminations : c’est le manque d’amour.

Si seulement ces humains aussi bien religieux-ses que fidel-e-s pratiquaient réellement cet Amour censé être le socle des Religions, nous n’en serions pas à toutes ces intolérances qui déciment gratuitement des vies humaines.

Alors de ce Royaume des cieux tant prôné par tous et toutes, qui en héritera finalement ??? Même pas le dévot !!!

Heureusement que Paul lui-même qui condamnait dans le livre de Corinthiens les pratiques idolâtres de l’homosexualité réécrit dans Galates 3,28 : « Tous, dans le Christ Jésus, vous êtes fils de Dieu par la foi […] il n’y a plus ni juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme, car tous, vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus ».

Heureusement qu’il existe dans la Bible, le mot : MISERICORDE !!!

QUI DONC DE L’HUMAIN OU DE LA RELIGION EST HOMOPHOBE ??

RENDEZ AINSI SA « RAISON » A L’HOMOSEXUALITE ET DIABOLISER PLUTÔT L’HOMOPHOBIE !

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Sylvia APATA,

Activiste des droits humains,

Féministe engagée, Spécialiste en droits des femmes.

 

Références bibliographiques :

Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) : Le panorama de la société 2019 : les indicateurs sociaux de l’OCDE, Chapitre1.Le défi LGBT : comment améliorer l’intégration des minorités sexuelles et de genre ?, 59p., 2019.

GUEBOGUO Charles, « L’homosexualité en Afrique, sens et variations d’hirer à nos jours », Revue de l’association française de sociologie, 27p., 2006.

SOS Homophobie : Rapport sur l’homophobie, Paris, 164p., 2019.

Patrick Awondo, Peter Geschiere et Graeme Reid, « une Afrique homophobe?, Sur quelques trajectoires de politisation de l’homosexualité :Cameroun, Ouganda, Sénégal et Afrique du Sud », Dossier, 24p.

VOVE J-P, Looking for a new vagina ? ou La sexualité anal dans les couples hétérosexuels, Marseille, 64p., 2016.

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Marche_des_fiert%C3%A9s

https://www.nouvelobs.com/rue89/sur-le-radar/20170116.RUE6162/la-cote-d-ivoire-eldorado-des-lgbt-africains.html

https://emmalinfos.com/traces-lingustiques-de-lhomosexualite-en-afrique/

https://www.psychologies.com/Couple/Sexualite/Homosexualite/Articles-et-Dossiers/Nait-on-ou-devient-on-homo

 

 

 


[3] La Dot est dans les pays africains, le rite traditionnel par lequel l’homme ou le prétendant qui souhaite épouser une femme, offre des biens (déterminés par la belle-famille) à la famille de cette dernière en guise de demande en mariage et de ‘’dédommagement’’ pour la séparation de sa future épouse avec sa famille biologique.


[1] Si la position de l’Eglise Catholique concernant l’homosexualité est quelque peu restée invariable depuis les pontificats de Léon IX (1049), de Paul VI (où une Déclaration Persona Humana reprimant foncièrement l’homosexualité fut approuvée par ce dernier), de Benoît XV (qui affirmait qu’une épouse ne doit accepter même sous menace de mort, de commettre le péché de sodomie), de Jean-Paul II (qui promulgua le 7 décembre 1992, le Catéchisme universel romain dans lequel il relève que les homosexuelles doivent être accueillis avec respect, compassion et délicatesse ; qu’on évitera toute marque de discrimination injuste et que les personnes homosexuelles sont appelées à la chasteté) jusqu’au Pontificat actuel de Benoît XVI où la problématique demeure, la position par contre des Eglises Reformées en Occident a évolué à travers les époques. En effet, en 1991, l’Eglise anglicane admet que les homosexuels, engagés dans une relation amoureuse fidèle sont les bienvenus à l’Eglise ainsi que l’Eglise Episcopalienne (New Hampshire, USA) en 2003, la Mission Populaire Evangélique de la Maison Verte (Paris XVIIIe) en 2006, les Eglises luthériennes d’Allemagne, d’Islande, de Suède et des Pays-Bas bénissent les unions homosexuelles, toutes les Eglises Episcopaliennes des Etats-Unis en font de même. L’Eglise Luthérienne de Norvège (2007) et l’Assemblée des Evêques du Québec (2009) n’en font pas non pas exception.

[2] Le concept "d'identité sexuelle", introduit par Robert STOLLER en 1968, vise à établir une distinction entre les données biologiques, qui font objectivement d’un individu un mâle ou une femelle, et celles, psychologiques et sociales, qui l’installent dans la conviction d’être un homme ou une femme. La détermination du sexe biologique dépend d’un certain nombre de facteurs physiques, objectivement mesurables, qui sont le génotype (XX femelle et XY mâle), le dosage hormonal, la constitution des organes génitaux externes et internes et les caractères sexuels secondaires.
La somme de ces éléments aboutit, dans la plupart des cas, à une détermination globale "mâle ou femelle" non équivoque, même s’il existe chez tous les êtres humains, à ce niveau même, une certaine bisexualité due à l’indifférenciation originelle de l’embryon.
On trouve ainsi des hormones mâles et femelles, dans des proportions différentes, chez les individus des deux sexes, de même que l’on reconnaît dans les organes masculins et féminins le résultat de l’évolution ou de l’involution de mêmes organes originels. En effet, on a pu constater que, dans le cas d’anomalies physiologiques, on se trouvait en présence des développements les plus divers de l’identité sexuelle selon la manière dont l’entourage de l’enfant y avait réagi.

 

Date de dernière mise à jour : 09/11/2023

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Commentaires

  • Georges Thierry Kei

    1 Georges Thierry Kei Le 30/12/2019

    Sylvia mon amie j'ai lu ton article combien riche en informations et je t'en félicite. Pour ma part étant chrétien l'homosexualité est une chose que je n'accepte pas puisque Dieu la condamne (dans ma religion bien sûr) mais ton article comme tout écrit bien pensé ouvre une lucarne de réflexion qu'on ne doit aucunement négliger. Sommes nous parfaits !? Nous portons chacun sa propre croix, chutant parfois et se relevant. L'homosexualité est sans doute un péché apparent mais combien de maux négligeons nous alors que tout cela nuit à l'amour et le vivre ensemble !? Les voleurs, les fornicateurs, les tueurs sont ils plus tolérables ou leur péché est moins apparent!? Que chacun lave sa robe. Aimons nous c'est mon mot de fin.
    Georges Thierry Kei

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