Droits des femmes en Afrique et dans le Monde Pour les femmes authentiques

Le Bon Dieu aurait-il été injuste envers les femmes ???

      Sylvia APATA 

Les uns et les autres ont essayé de répondre à cette grande question de la condition de la femme en remontant aux origines du monde selon les livres Saints. C’est ainsi que dans Genèse 1 symbolisant la création, au verset 7, il est écrit ceci : « Le Seigneur Dieu modela l’homme avec de la poussière prise du sol. Il insuffla dans ses narines l’haleine de vie, et l’homme devint un être vivant. » Puis du verset 18 à 23 : « Le Seigneur Dieu dit : Il n’est pas bon pour l’homme d’être seul. Je veux lui faire une aide […]. Le Seigneur Dieu fit tomber dans une torpeur l’homme qui s’endormit ; il prit l’une de ses côtes et referma les chairs à sa place. Le Seigneur Dieu transforma la côte qu’il avait prise à l’homme en une femme qu’il lui amena. L’homme s’écria : Voici cette fois l’os de mes os et la chair de ma chair. » 

Les écritures nous révèlent également que l’homme et la femme furent déposés par Dieu dans le jardin d’Eden où il leur avait défendu de manger des fruits d’un arbre. Ordre auquel ils désobéirent à cause du serpent qui avait trompé la femme. Genèse 3,6 : « La femme […] en prit un fruit dont elle mangea, elle en donna aussi à son mari, qui était avec elle, et il mangea. » À la suite de leur acte, ils furent tous deux maudits par Dieu et jetés hors du jardin d’Eden. (Genèse 3,23)

      De cette partie du récit biblique, un procès a été fait aux femmes par les hommes les accusant des caractéristiques suivantes : « Tentatrices, provocantes, séductrices, curieuses, frivoles, un peu “fofolles”, sans tête sur les épaules, impures, dangereuses pour la vocation des hommes, rusées, avec plus d’un tour dans notre sac, faibles, impuissantes… »

Les femmes accablées ont donc soupiré en disant : C’est à cause d’Ève!”

      C’est ainsi que l’histoire du fruit défendu a été interprétée par les hommes présentant la femme comme celle par qui le péché est passé, la traitant alors de démon”.

      Toutefois, à la relecture de la Genèse, il est clairement écrit qu’Ève présenta le fruit défendu à Adam qui le mangea librement alors qu’il pouvait refuser. Jamais il n’avait été mentionné qu’Ève força Adam à manger le fruit défendu.” Il apparaît donc clairement que la responsabilité de l’entrée du péché sur terre est partagée d’où la malédiction de Dieu aux deux êtres humains : homme et femme et même du serpent. (Genèse 3, 16-19) Il est aussi écrit que Dieu jugea le besoin de créer une créature semblable à Adam afin qu’elle soit pour lui, une aide. Nulle part il n’est mentionné qu’Ève avait été créée pour être un obstacle, une gêne mais une aide. En poussant très loin la réflexion, nous nous posons les questions suivantes : où et quand avons-nous appris qu’une personne qui vient au secours d’une autre est inférieure à la secourue ? Où et quand avons-nous appris qu’une personne qui vient en aide à une autre a moins de qualités que cette dernière ? C’est justement parce que tu as des imperfections que je viens t’apporter mon appui, mon savoir pour qu’ensemble, nous soyons meilleurs.

Mais comment comprendre que l’on ait fait croire à la femme que maudite par Dieu et pour avoir été créée après l’homme, Dieu le créateur l’a relégué au second plan ? Comment se fait-il que l’on ait fait croire à la femme qu’elle était la seule responsable du malheur de l’humanité ? Comment comprendre le fait que l’on ait fait croire à la femme qu’elle porte en elle et à elle seule le péché ?

        Nous nous situâmes à 200 ans avant notre ère lorsque la Bible fût écrite. Selon les écritures, Dieu choisi le peuple d’Israël comme élu. Ce peuple ayant ses traditions et coutumes, l’étude des civilisations méditaréennes et négro-africaines nous a permis de découvrir que dans la tradition hébraïque,  le statut de la femme dans la société juive ancienne n’était pas enviable. Les lois et coutumes juives étaient très sévères envers elle comme on peut le constater dans (le livre de l’Ecclésiastique 7 : 25-26) : « […] J’ai trouvé plus amère que la mort, la femme dont le cœur est un piège et un filet, et dont les mains sont des liens ; celui qui est agréable à Dieu lui échappe, mais le pécheur est pris par elle ».

Dans cette tradition juive, le père avait un pouvoir absolu sur sa famille et particulièrement sur ses filles qu’il mariait et donnait comme il le voulait. Il pouvait même les vendre s’il le désirait (Exode 21: 7 à 11).  La femme juive mariée était sous la tutelle de son mari. Quand celle-ci perdait son mari, elle passait directement entre les mains de son beau-frère (le lévirat). De même, les femmes étaient mises à l’écart pendant la période des menstrues parce que jugées impures.

Elles n’avaient pas droit à l’instruction qui était uniquement réservée aux hommes. Elles étaient destinées à n’exercer que deux rôles dans la société : épouses et servantes. Les hommes étaient donc les seuls instruits de l’époque. Ainsi nous comprenons aisément que ces hommes juifs sur qui pesait la responsabilité d’écrire la Bible se soient laissés influencer par leurs coutumes et lois traditionnelles.” 

En effet, longtemps les esprits objectifs se sont posés la question de savoir pourquoi l’on mentionnait si peu les femmes dans la Bible. Pourtant ces dernières y ont joué un grand rôle. Cela est tout simplement dû au fait que traditionnellement, la femme juive est inférieure à l’homme. Les auteurs de la Bible, étant des hommes et vivant dans une société fortement à dominance patriarcale en ont été influencé. C’est ainsi que dans l’Ancien Testamen, ce sont les patriarches tels qu’ABRAHAM, ISAAC, JACOB, JOSEPH, MOÏSE, DAVID, SALOMON, etc., qui sont mis en exergue. En leur qualité de Chefs, ils étaient ceux-là qui avaient le privilège de communiquer directement avec DIEU nous dit-on.

On arrive alors à la présentation de DIEU comme incarné à travers le sexe masculin.”

        Toutefois, bien que l’homme soit présenté comme l’incarnation de la Divinité sur terre, certains écrits de l’Ancien Testamen nous relatent paradoxalement la vie de certaines femmes avec qui DIEU communiquait également et qui ont accomplis de grandes choses pour le peuple Juif. Ce sont :  

  • - Débora, dans le livre des Juges chap IV à V, la seule femme mentionnée dans la Bible comme faisant partie des Juges d'Israël. Elle gouverna Israël. Débora, était non seulement  prophétesse mais aussi stratège de guerre, poétesse et juge. Cette femme impressionnante avait gouverné, jugé, fait la guerre et pratiqué le sacerdoce.
  • - Houlda dont nous faisons la connaissance dans le deuxième Livre des Rois 22, 14-20. Prophétesse, elle joua en effet un rôle tout à fait particulier au moment de la réforme de Josias.
  • - Judith dans le Livre de Deutéronome était une belle et jeune veuve qui avait su écarter la menace d’une invasion assyrienne en décapitant le général ennemi Holopherne. Par cet acte de bravoure, Judith avait restauré la foi du peuple juif en la puissance salvatrice de son Dieu. Judith était une héroïne que Dieu utilisa pour sauver le peuple d’Israël.
  • - La reine Ester dans le Livre d’Ester était celle-là que Dieu utilisa également pour délivrer son peuple de la main d’Haman, serviteur très influant du Roi Assuerus, qui avait pour intention d’exterminer toute la population Juive.

Abraham, ce grand patriarche était reconnu et vanté pour sa très grande richesse alors qu’il l’avait eu grâce à sa femme Sarah qui devint plutard l’épouse du pharaon d’Égypte. En effet, lorsque le peuple d’Israël avait été pris en captivité par les égyptiens, avant leur entrée dans ce pays, Abraham dit à Sarah qui était d’une beauté incommensurable de se présenter comme sa sœur si jamais on lui demandait qui elle était pour ne pas qu’il soit tué. Ce que fit Sarah. Alors le pharaon épousa Sarah et dans sa largesse combla Abraham, présenté comme son frère, d’une très grande fortune. (Genèse XI)

      “Nous sommes alors en droit de nous poser la question de savoir comment la femme à qui l’on a fait croire qu’elle a été reléguée au second plan parce que maudite par DIEU se soit vue confier des responsabilités de premier rang par ce même DIEU?”

      Pour répondre à cette question, nous partirons du rapport qui existe entre l’homme et la femme. Plusieurs se réfèrent à Éphésien 5.22 où il est écrit : « Femmes, soyez soumises à vos maris comme au Seigneur ». Sans pour autant mentionner qu’il est préalablement écrit au verset 21 : « Vous qui craignez le Christ, soumettez-vous les uns aux autres ».

Qu’est-ce que donc la soumission dont parle la Bible ???

     La Bible ayant été écrite en grec, le mot utilisé pour traduire la soumission est HUPOTASSO” sous sa forme passive. Que signifie-t-il ? Une attitude volontaire de donner, de coopérer, d'assumer des responsabilités, de porter une charge.” On s’aperçoit que dans le verset 21, le mot grec utilisé pour parler de la soumission est ici associé au pronom ALLÈLÔN” qui signifie les uns aux autres.

“Il s’agit donc ici d’une soumission mutuelle entre l’homme et la femme, de complémentarité qui implique l’idée de partage, d'écoute, de discussion. La soumission ici mentionnée est totalement différente de la soumission en termes d’assujettissement.”

Ainsi, dans leur rapport réciproque, le mari et la femme sont à égalité devant Dieu comme nous le souligne 1 Corinthiens 11 Verset 11 à 12 : « La femme est inséparable de l’homme et l’homme de la femme, devant le Seigneur. Car si la femme a été tirée de l’homme, l’homme naît de la femme et tout vient de Dieu. »

     Plus loin, nous remarquons que Dieu place la femme au premier rang avec le Nouveau Testamen où il est mentionné qu’il décide de descendre sur terre en se substituant dans la peau d’un être humain : Jésus le Nazaréen.

Selon les textes Bibliques, Dieu pour réaliser la prophétie auparavant annoncée par Ésaïe passe par une Femme : la Vierge Marie qui engendra Jésus, fils de DIEU. La femme par qui le péché était dit-on entré dans le monde devient celle par qui ce même monde est sauvé par la venue du Christ. Puis après sa naissance, devenu adulte, baptisé, Jésus commença à exercer son œuvre sur terre en choisissant à sa suite des disciples, douze hommes nous dit-on. A ce niveau, notons que Jésus n’avait pas seulement à sa suite des hommes, il y a avait également des femmes. En cela, l’Évangile de Jean diffère considérablement des trois autres Évangiles. D’après cet Évangile, ces femmes étaient des amies de Jésus et avaient quitté la Galilée pour le suivre. Ce sont : « Marie de Magdala dit Marie-Madeleine, Marie et Marthe, Marie, mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée. »

Nous en arrivons au chemin du calvaire où Jésus fut crucifié. Les Évangiles nous retracent comment au soir de son arrestation, les douze disciples à l’exception de Jean l’avaient abandonné. Là encore, d’après l’Évangile de Jean, les femmes qui étaient depuis lors à la suite du Christ étaient présentes à ses côtés depuis son arrestation, sa crucifixion jusqu’à sa résurrection. Ce sont : la mère de Jésus : la Vierge Marie, Marie, la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas et Marie de Magdala.

“Elles ont ainsi fait preuve d’un grand courage et de fidélité. Nous comprenons aisément pourquoi à sa résurrection, les premières personnes à qui il apparut furent les femmes.”

Puis nous arrivons finalement à la création de l’Église symbolisée par la Pentecôte, les femmes en la personne de la Vierge Marie et Marie-Madeleine étaient présentes parmi les autres apôtres. À ce propos, bien que d’un côté, l’Église Catholique l’ait reconnu et donné à la Vierge Marie les clés de l’Église en la nommant Mère de l’Église”, cela ne l’a pas empêché de refuser à la femme, le sacerdoce de la Prêtrise. Paradoxe ! De l’autre côté, les Eglises protestantes et reformées, bien qu’ayant compris que la femme peut exercer le sacerdoce à travers les femmes prophétesses, pasteures que nous voyons, nient et dénigrent cette femme par qui le salut du monde est passé : la Vierge Marie. Encore un autre paradoxe !

       Dès lors, au regard de toutes ces analyses, il convient pour nous de faire le distinguo entre le fait religieux et le fait culturel. Il convient d’établir la différence entre la parole de Dieu et l’interprétation de la parole de Dieu. A la lumière des faits, il apparait très clairement que depuis la création, contrairement à l’interprétation erronée qu’on a servi à la femme, Dieu l’a doté des mêmes facultés et capacités que l’homme dont : le courage, l’intelligence, la sagesse, la détermination, etc.

Hormis le volet réligieux, les femmes se sont toujours illustrées de la plus belle des manières dans l’histoire des constructions des sociétés médiévales et africaines. C’est justement parce que les femmes sont naturellement leaders, fortes, braves, battantes, courageuses et intelligentes, qu’elles ont été présentes en tout temps et en tout lieu, dans les luttes des libérations, des conquêtes des territoires et d’affranchissement des peuples. Elles ont gouverné ! Ce sont entre autres :

       En Europe, dans la Grèce antique, Artémise Ire de Carie (Ve siècle av. J.-C.) fut reine et commandante navale durant les guerres médiques. Très intelligente et stratège, elle devint l’un des meilleurs généraux militaires de l’Empire Perse. Laskarina Bouboulina qui fut commandante de la marine grecque de 1771 à 1825. Elle participa également à la guerre d'indépendance grecque. Elle commanda une flotte de huit navires, dont cinq lui appartenaient. En Suisse, Valérie de Gasparin (1813-1894) fut la femme de tous les combats: pour aider les pauvres, contre l’esclavage, contre la traite des jeunes filles. En 1854, durant la guerre de Crimée, elle déclencha un vaste mouvement de solidarité. En 1859, appelée par Henry Dunant, elle s’associa à la première mission internationale de secours aux victimes de combats. La même année, elle fonda la première école d’infirmières du monde, qui deviendra La Source. Au Portugal, D. Maria II Da Glória (Marie II) de la dynastie des Bragances, fut reine de Portugal et des Algarves de 1826 à 1828 et de 1834 à sa mort. La France ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui sans le combat de JEANNE D’ARC, l’une des femmes les plus célèbres de l’histoire. Héroïne de la France, chef de guerre et Sainte de l’Église Catholique, connue comme « la Pucelle d’Orléans ». Pour sa bravoure et son courage, elle est nommée depuis le XIXe siècle comme la Mère de la Nation Française”. Marina Raskova était une figure importante de l’aviation soviétique pendant la seconde guerre mondiale. Elle faisait partie des 800 000 femmes engagées dans l’Armée rouge et fut la fondatrice des 3 régiments d’aviation entièrement féminins durant la guerre face à l’Allemagne.

       En Asie, Zénobie, impératrice de l'empire de Palmyre, au IIIe siècle, était la reine de ce qui est aujourd’hui la Syrie. C’était une guerrière. Elle dirigea un énorme empire. Elle rétablissait l’économie, établissait des alliances avec l’Arabie, et renvoya l’armée romaine chez elle lorsqu’elle venait l’importuner. Fu Hao, de la dynastie Shang de la Chine, du XIIe siècle avant notre ère,  mena de nombreuses guerres et fut ensuite la chef militaire qui avait le plus d’influence à la cour et qui était la plus crainte de tous. Trung Trac et Trung Nhi sont deux personnages historiques ayant repoussé avec courage et brio les attaques chinoises au Viêt Nam pendant 3 ans. Elles sont considérées comme étant des héroïnes nationales vietnamiennes.

      En Afrique, la reine Hatchepsout, pharaonne d'Égypte entre 1478 et 1458 av. J.-C, fut légitimement l'un des plus grands pharaons ayant régné et la première grande femme de l'histoire égyptienne. Elle organisa des expéditions à l'étranger, développa le commerce, initia une renaissance architecturale en Égypte, accumula beaucoup de richesses, et conduisit à une longue période de paix pour l'Égypte. Nandi chez les Zoulous, était la mère guerrière de Shaka Zulu. Dans la société Zoulou originairement patriarcale, Nandi fut d’abord rejetée parce que mère non mariée. Puis elle réussira tout de même à faire monter son fils sur le trône, et à restaurer la place des femmes dans la société Zulu. Elle s’était battue contre les commerçants esclavagistes et avait éduqué son fils à être guerrier. Quand il devint roi, il établissait un régiment composé strictement de femmes qui souvent se battaient dans les premiers rangs de son armée. Aminatou de Zaria, Reine-Guerrière Haoussa, femme aussi capable qu’un homme. Malgré l’islam, le statut des femmes est resté durablement élevé au Niger, au point que certaines femmes à l’image d’Aminatou se sont démarquées par leurs compétences dans l’art de la guerre et de la politique. Libertine et anti-mariage, Aminatou fait partie des héroïnes nationales de l’Histoire du Niger. La Reine Abla Pokou, fut cette brave femme qui dirigea la tribu des Baoulés en Côte d’Ivoire. Sa ténacité et son sacrifice ont fait d’elle, une personnalité mythique hautement vénérée.

DANS LES LUTTES POUR L’AFRANCHISSEMENT DES PEUPLES NOIRS :

       ROSA PARKS, une femme afro-américaine qui devint une figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis, ce qui lui valut le surnom de « mère du mouvement des droits civiques » de la part du Congrès américain. La Femme qui s’était tenue debout en restant assise aux États-Unis dans l’État de l’Alabama à Montgomery en refusant de céder sa place à un blanc le 1er décembre 1955. À la suite de son acte, la Cour suprême des États-Unis casse les lois ségrégationnistes dans les bus, les déclarants anticonstitutionnels le 13 Novembre 1956. Winnie Madikizela Mandela, l’égérie de la lutte contre l’apartheid en Afrique du sud. Son pouvoir de séduction, ses talents d’oratrice, ses fortes convictions, sont autant de facteurs qui ont fait d’elle un leader naturel de la cause des noirs et des autres « sous-citoyens » sud-africains. Son engagement lui vaudra toutes sortes de brutalités de la part du régime d’entend. Pour ses combats, elle a été surnommée « la Mère de la Nation ». Yaa Asantewaa (1850-1921) la Reine Mère d’un des états Asante du Ghana, dirigea son armée dans des batailles continuelles contre les Britanniques. Elle demeure une figure très appréciée de l’histoire d’Asante et de celle du Ghana, elle représente aujourd’hui le symbole du courage contre l’injustice du colonialisme britannique. Seh-Dong-Hong-Beh, était une femme leader des Amazones de Dahomey sous le Roi Gezo. En 1851 elle a dirigé une armée de 6 000 femmes contre la forteresse de Egba de Abeokuta. Le roi Béhanzin dans sa guerre contre les colons français envoya une armée de 12.000 troupes y compris 2.000 Amazones en bataille. La reine Ndete Yalla (1810-1860) qui, dans les années 1850, s’opposa aux troupes françaises engagées dans la colonisation du Sénégal. La reine Njinga Mbandi d’Angola dite aussi Anne Njinga est ainsi entrée dans l’histoire pour avoir résisté pendant une quarantaine d’années aux menées colonisatrices du Portugal en Angola au 17e siècle. Reine guerrière, elle défendit sa souveraineté jusqu’à sa mort à 82 ans. ANNE-MARIE RAGGI, l’une des pionnières de la célèbre Marche des femmes sur Grand-Bassam menée en Côte d’Ivoire en décembre 1949. En effet, des femmes de tous âges avaient quitté Abidjan pour une marche sur une quarantaine de Kilomètres afin de réclamer la libération de leurs époux, frères et fils, des militants nationalistes emprisonnés à Bassam depuis plus d’une année par l’administration coloniale française. Après la libération de leurs maris, un monument a été érigé en l’honneur de ces femmes. À cela s’ajoute le Pont de Bassam inauguré Pont de la Victoire, en souvenir de ces femmes. Les pionnières de cette marche demeurent au regard de l’histoire, les actrices du premier grand mouvement anticolonial féminin ouest-africain.

         RETENONS DONC QUE SI LES SAINTES ÉCRITURES DE LA GENÈSE RELÈVENT QUE LA FEMME FUT CRÉÉE PAR DIEU, DE LA CÔTE DE L'HOMME, IL N’EST ECRIT NULLE PART QU’ELLE FÛT CRÉÉE DU PIED DE L’HOMME, POUR SE FAIRE MARCHER DESSUS.

IL N’EST NULLE PART ECRIT QU’ELLE FUT CRÉÉE DE SA TÊTE POUR ÊTRE AU-DESSUS DE LUI. MAIS IL EST PLUTÔT ÉCRIT QUE LA FEMME EST ISSUE DE LA CÔTE DE L’HOMME QUI SYMBOLISE LE MILIEU DU CORPS HUMAIN, POUR ÊTRE SON EGAL.

LAQUELLE CÔTE SE SITUE EN DESSOUS DU BRAS POUR ÊTRE PROTÉGÉE, NON PAS BRIMÉE ET PRÈS DU CŒUR, POUR ÊTRE AIMÉE.

“Femme, tu n’es donc pas un sexe faible ! Si tu es croyante, ne penses pas que tu es en contradiction avec ton Dieu quand tu revendiques tes droits constamment violés parce que Dieu qui t’a créé ne t’a jamais relégué au second plan !!!

Le combat pour l’égalité en droits des femmes ne répond pas à la question de savoir si la société doit être dirigée par les femmes mais d’affirmer qu’elle sera mieux dirigée par les hommes et les femmes. Ce, en raison du fait que les femmes sont aussi capables que les hommes.”                                            

                                                                                                   

 Sylvia APATA,

Juriste, Experte en Droits Humains,

Spécialiste des droits des femmes,

Féministe.

Abidjan le 21/06/2017

Date de dernière mise à jour : 01/11/2023

  • 2 votes. Moyenne 5 sur 5.

Ajouter un commentaire

Anti-spam